Alors... Reprenons l'histoire de ma renaissance là où nous nous étions arrêtés :
" En conjuguant les soins prodigués par Louise et les paroles échangées avec Richard, une voie vers une certaine conscience commence à s'ouvrir à moi. Je ressens l'énergie que me communique Louise et je me dis que j'aimerais savoir faire cela. Elle soulage mon corps et ses mots rassurent mon esprit.
Ce jour là, lorsque j'arrive chez elle, je sens que quelque chose va se passer... Quelque chose de différent de d'habitude, mais je n'arrive pas à l'expliquer. Je suis sereine, emplie d'amour et de reconnaissance. Elle pose ses mains sur mes épaules, et la douce chaleur envahit mon dos. J'ai appris à connaître cette chaleur, à l'apprivoiser, à prendre en moi cette sensation qui me soulage.
Quand brusquement, mes épaules me paraissent lourdes. Une masse indescriptible m'écrase. Comme j'ai entière confiance en Louise, j'accueille ce poids nouveau et le laisse m'ancrer au sol. Jusqu'à cet instant intense, irréel, où mes muscles semblent littéralement se dénouer, comme s'ils roulaient sous ma peau pour laisser le passage à l'énergie. Celle-ci pousse sur mes épaules, chaude, vibrante, jusqu'à mes omoplates. C'en est presque insupportable ! J'ai l'impression d'être prise dans un étau ! Mais bien que cette sensation soit des plus désagréable, elle n'est rien comparée à la douleur que j'ai pu éprouver depuis tout ce temps, alors je continue de l'accueillir pour ne plus la ressentir. Je me retire en moi, là où je sais que rien ne peut m'atteindre. L'espace d'un instant, je lâche prise et c'est alors que l'énergie déferle en moi. Puissante, vibrante, brûlante de vérités que je ne pouvais voir dans ma souffrance. Elle prend possession de mon corps, de mon être. C'est plus qu'un fourmillement. C'est une rafale qui déferle de mes épaules vers mon corps tout entier, qui circule le long de mes bras jusque dans mes mains qui deviennent rouges, brûlantes, oedématiées par cette énergie que mon corps a bloquée depuis trop longtemps.
Instinctivement, je pose mes mains sur mes cuisses et je sens ce trop plein d'énergie se déverser dans mes jambes et partir dans le sol. C'est alors que mon cerveau s'éveille. Le brouillard dans lequel je me trouvais jusqu'à présent se dissipe. L'énergie remonte le long de ma nuque, au niveau de mon bulbe rachidien. L'image qui m'apparaît alors est celle d'un interrupteur qui bascule sur le mode "marche". Car soudain, la lumière se fait. Elle irradie mon crâne, se répand dans chaque cellule, chaque lobe de mon cerveau. Même si je sais que seuls 10% de notre prodigieux cerveau sont exploité, c'est ainsi que je le ressens. Il se réveille, prend conscience qu'il possède quelque chose d'infiniment plus subtil que tout ce qu'il pouvait me donner jusqu'à présent. C'est l'endroit où se trouve désormais ma zone de confort. Ma zone de réconfort...
Je réalise soudain que je me suis toujours servie de cette énergie. Je me souviens que j'ai toujours été attirée par elle, depuis mon enfance. La douleur m'a-t-elle fait oublier tout cela ? Ou est-elle survenue pour tirer une sonnette d'alarme et m'informer que j'étais en train de me perdre corps et âme ?
Je reviendrai plus tard sur mes expériences de vie qu'à ce moment-là mon cerveau rembobine à toute allure. Pour l'heure, Louise a retiré ses mains de mes épaules mais l'énergie continue d'affluer en moi. Mon corps vibre, mon esprit s'ouvre, se décharge. Je me rend à peine compte que mon visage est inondé de larmes. Ce sont des larmes de bien-être, de bonheur absolu. Je prends conscience que mon calvaire est fini et que je peux maintenant vivre, profiter de l'instant présent sans avoir à me questionner sans arrêt sur le lendemain. Exit la douleur. Exit la souffrance. Exit la fibromyalgie (même si je n'ai jamais laissé la possibilité aux médecins de poser le diagnostic, je reste persuadée que c'est de cela qu'il s'agissait). En cet instant, j'ai envie de jeter tous mes agendas, arrêter de tout planifier. Je veux me libérer de ce carcan psychorigide dans lequel je me suis enfermée depuis l'enfance.
L'énergie est là, me submerge, et c'est trop d'un seul coup pour une si petite personne ! Je me lève et fais face à Louise. Elle a l'air fatigué par l'effort qu'elle vient de fournir. Alors, écoutant mon instinct, je lui prends les mains et lui redonne un peu de cette énergie. Le contact est intense. Nous ne disons mot, mais la communication qui s'est installée entre nous est toute autre. Elle est Amour. Amour Universel. Amour de son prochain. Amour de tout chose. J'ignore combien de temps dure cet échange, mais il me semble infini. Nous tombons ensuite dans les bras l'une de l'autre, et tout ce que je peux lui dire, c'est "merci". Je n'en finis plus de la remercier. Grâce à elle, je n'ai plus mal. Grâce à elle, je ne souffre plus. Je me sens à nouveau forte et pleine de vie. Je suis à nouveau prête à affronter le monde. Je sais sans savoir pourquoi que les choses ne pourront désormais qu'évoluer dans le bon sens pour moi...
Quand je retourne voir Richard et Hélène, à peine suis-je entrée dans la boutique que Richard s'écrie avec un grand sourire : " Ah ! Ca y est ! Enfin !"
Etais-je donc la seule à ne rien voir ? Etais-je à ce point aveugle ? Ou bien était-ce le passage obligé pour moi pour reprendre ma vie en mains ?
Quelle que soit la réponse, une chose est sûre : je ne m'oublierai plus jamais en chemin... Et si plus tard il m'est arrivé de douter, de me sentir perdue, il me suffit à chaque fois de repenser à ces quelques mois de calvaire pour retomber sur mes pieds. Désormais, je ne serai plus victime de moi-même. Je suis maîtresse de ma vie, fille de la terre, du ciel, de l'eau et du feu. Je suis énergie, vibrante et douce à la fois. Je suis... tout simplement...
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