Mon mari me soutient. Mon fils me soutient. Mes parents aussi. Mais ils ne sont pas les seuls. Ma soeur aussi s'inquiète et cherche comment m'aider.
Certains disent que l'enfant qui naît choisit sa famille. Il choisit de naître de telles ou telles personnes car son essence sait qu'ils lui permettront d'accomplir son chemin de vie, quel qu'il soit, avec ses bonheurs et ses difficultés. Si cette théorie est juste, alors j'ai vraiment bien choisi ma famille ! Chacun, à son niveau, me permet de progresser, d'aller toujours plus loin dans ma quête personnelle. Ce chemin est parfois cahotique - ce récit en est la preuve - mais quelle route n'a pas d'ornières ?
Ma soeur, donc, veut m'aider, et à grands renforts de blogs, sites internet et forums, finit par me parler de minéralogie. J'ai déjà, par le passé, expérimenté différentes techniques de soins avec les minéraux. Et lorsque ma soeur me parle de la minéralogie comme d'une aide possible, je suis surprise d'avoir à ce point occulté ce qui était devenu si naturel dans ma vie quotidienne avant que nous ne revenions dans la région qui nous a vue grandir. Mais de cela, je vous en parlerai plus tard afin que vous compreniez mon cheminement. Pour l'heure, je réapprends que chaque pierre a une constitution moléculaire propre, et par là-même des vertus particulières. Les pierres sont constituées en grande partie d'eau, et le corps humain contenant quatre-vingt-dix pour cent d'eau, les deux corps entrent en résonnance l'un avec l'autre et intéragissent. Selon ma soeur, la malachite est la pierre qu'il me faut car agit au niveau des douleurs.
A cette époque, je ne peux pas encore conduire sur de longues distances. J'ai besoin d'un chauffeur. Et connaissant l'attrait de mon père pour les pierres, c'est sur lui que ça tombe ! Nous voici donc partis pour une boutique spécialisée qui m'a été recommandée par Louise, située à plusieurs dizaines de kilomètres de chez moi.
C'est là que je rencontre Richard et Hélène. A première vue commerçants, le doute sur l'étiquette que je leur ai apposée s'insinue en moi lorsque, demandant conseil sur la pierre qui pourrait atténuer mes douleurs, Richard me répond qu'il veut bien me vendre une pierre, mais qu'elle m'est inutile car la réponse à mon problème est en moi... Etrange... Et pas très commerçant ! J'ignore s'il fait ça avec tout le monde, mais si c'est le cas, je ne suis pas certaine qu'il fasse beaucoup de profits !
Comme il me semble étrange, cet homme un peu bourru, qui sans me connaître m'édicte une vérité à laquelle j'avais pensé sans vouloir la regarder en face ! Et lorsqu'il ajoute que si je le souhaite, je peux revenir discuter avec lui, alors là, il m'intrigue encore plus ! J'espère que ce n'est pas un gourou à la manque qui essaie de m'enrôler ! D'un autre côté, il a bien vu que mon père est là ! Un gourou oserait-il profiter du désarroi d'une personne affaiblie alors que l'un de ses piliers est à côté ? Ce serait un gourou très peu perspicace, et il ne pourrait par là même pas exercer sa profession sectaire bien longtemps !
Le commerçant me dit différentes choses que j'ai oubliées mais qui résonnent en moi, au plus profond de mon être. J'entends ces mots que je ne veux pas entendre, que je ne peux pas entendre, et je me dis : "Mais de quoi il se mèle, celui-là ! Comme s'il me connaissait !" Mais la vérité, c'est qu'à cet instant, j'ai l'impression qu'il me connaît mieux que moi-même. Et c'est perturbant... Très perturbant...
Bien vite, nous repartons car je ne peux plus tenir debout. J'ai le corps coincé dans un outil de torture et la tête dans du coton. J'ai hâte de mettre mon nouveau collier de malachite et de voir ce qui se produit ! Et stupeur ! Dès que mon père m'accroche le collier - mes mains ne me permettent plus ce genre de mouvements - je sens une douce énergie frémir depuis mon cou jusque dans mes épaules et mon dos. Tout le haut de mon corps est chaud, mes muscles se détendent un peu. La douleur m'est plus supportable, comme après un de soins de Louise.
Le temps passe. Je vais toujours chez Louise. Cela me fait du bien. J'ai même repris le travail, mais plus en centre hospitalier. Ce n'est pas fait pour moi. Je retourne vers la gériatrie. J'écris toujours, et cela m'apaise et me questionne en même temps. Régulièrement, les paroles de Richard me reviennent en mémoire. Je sais qu'il me faudra aller le voir bientôt. J'ai besoin de réponses et j'ignore pourquoi, mais je suis certaine qu'il pourra m'en donner. Je n'ai pourtant pas de question précise ! Seulement une volonté de me battre pour m'en sortir. Tout ce que je sais, c'est que je dois aller le voir. Alors je prends mon courage à deux mains et je l'appelle. Lorsqu'il me dit se souvenir de moi, je suis surprise. Il y a pourtant plusieurs semaines que je suis venue !
Lorsque j'arrive au magasin, je ne sais pas trop quoi lui dire. Mais qu'est-ce que je fais là ? Quelle idiote je suis, d'arriver comme ça, de prendre de son temps alors que j'ignore même par où commencer ! Alors, c'est lui qui parle. Je me sens en confiance. Et pourtant, sa vision des choses me perturbe.
- Les problèmes des autres ne sont pas les tiens ! me dit-il. Ce n'est pas ton problème !
- Oui, mais quand même ! Je ne peux pas rester de marbre face aux problèmes des patients !
- Je ne te dis pas de rester de marbre, mais de lâcher-prise. Tu as assez à faire de tes propres angoisses ! Pourquoi t'approprier celles des autres ?
Je dois admettre qu'il n'a pas tort... mais quand même... Peut-être suis-je trop altruiste ?
Nous parlons pendant un long moment. Tout ce qu'il me dit me semble tellement naturel, mais tellement difficile à assimiler ! Je ne me souviens plus des choses qu'il m'a alors dites, mais je me rappelle m'être fait la remarque que, sans saisir tous les tenants et aboutissants de ses paroles, au fond de moi, je comprenais, je prenais conscience de quelque chose...
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